mercredi 9 février 2011

La revanche

"Elle a été piétinée, souillée par la pisse, et laissée pour morte, c’était donc normal d’aller chercher tanière où se cacher, la honte au museau rouge, pire qu’un bâtard qu’on chasse à coup de savate... Qu’est-ce qu’elles ont de plus que la grosse fille, retour d’Istanbul et du souk à noire coco, les petites salopes qui frétillent de la gambette sur les affiches des théâtres parisiens ? Oh ! la puissante rage qui naît, volcanique à s’en lécher les babines, dedans, là, à l’intérieur ! Vraie bombe ! Il faut arrêter maintenant d’essayer de savoir comment bien se comporter en société, manger le petit doigt en l’air comme chez la duchesse en 1910, il faut cesser de se justifier en permanence de n’être pas convenable et présentable ! On peut terroriser la midinette, pas la tumultueuse. C’est le public qui compte. Lui ne triche pas. Il aime ou pas. A bas la cohorte des critiques, spécialistes, directeurs de troupes, collègues chanteurs rois du croc-en-jambe, rôdeurs de coulisses, filtres divers dont l’intention profonde est d’éclaircir le café noir pour donner du jus de chaussette à un troupeau de brebis aveugles ! A la descente des escaliers de la butte, Fréhel a envie d’hurler :

- Je ne suis pas crevée, ça a failli mais ce n’est pas arrivé !

C’est maintenant l’heure de la fermeture, les cafés tirent le rideau, les music-halls s’éteignent comme des étoiles aspirées dans l’infini, mais c’est partie remise, ça va rouvrir. Ils n’ont pas bien fait, les amis d’Auteuil, de la ramener de force dans cette ville. Paris lui a causé, mieux que Lourdes à Bernadette :

- T’es pas clamsée ? Alors, reviens sur le front si t’as quelque chose dans le bide !"

Mes amis, mes sœurs et frères qui lisez ces lignes, goûtez cet extrait de LA JAVA DES MENDIANT, histoire vraie et chaloupée de la grande chanteuse Fréhel. Le livre est disponible sur le site de l’éditeur (EDILIVRE) et dans toutes les bonnes librairies en ligne (AMAZON, FNAC, etc)

mercredi 2 février 2011

EXTRAIT :

BIENVENUE A SARKOLAND

(2009 / Editions Le Manuscrit)

"Quatre voitures calcinées sont plantées dans ce qui devait être un beau trottoir. Les bâtiments publics sont tous détruits, mieux et plus sûrement que par l’entremise d’un plan de restructuration de la Fonction Publique. Les grilles de la Poste sont tordues, les murs de l’école sont écroulés. Un long chapelet de cendres ponctue l’avenue comme un balisage du sol, comme si un Boeing devait bientôt atterrir, un Boeing qui viendrait chercher les survivants pour les sauver de cette sombre lune. Soudain, en un éclair fulgurant, une haute barre toute entière s’enflamme. les deux pieds sur la pédale, Alex parvient à freiner avant de plonger dans le brasier, tourne à gauche d’un coup de volant, dégage la voiture, redémarre avant que les flammèches n’atteignent le réservoir d’essence.

- Bon sang ! on a eu chaud !

- Fiche le camp, vite ! Vite !

Alex enfonce la pédale d’accélérateur. Par chance, les avenues sont mortellement désertes et ils peuvent s’enfuir sans encombre parmi les décombres."

EXTRAIT :

BIENVENUE A SARKOLAND

(2009 / Editions Le Manuscrit)

"Quatre voitures calcinées sont plantées dans ce qui devait être un beau trottoir. Les bâtiments publics sont tous détruits, mieux et plus sûrement que par l’entremise d’un plan de restructuration de la Fonction Publique. Les grilles de la Poste sont tordues, les murs de l’école sont écroulés. Un long chapelet de cendres ponctue l’avenue comme un balisage du sol, comme si un Boeing devait bientôt atterrir, un Boeing qui viendrait chercher les survivants pour les sauver de cette sombre lune. Soudain, en un éclair fulgurant, une haute barre toute entière s’enflamme. les deux pieds sur la pédale, Alex parvient à freiner avant de plonger dans le brasier, tourne à gauche d’un coup de volant, dégage la voiture, redémarre avant que les flammèches n’atteignent le réservoir d’essence.

- Bon sang ! on a eu chaud !

- Fiche le camp, vite ! Vite !

Alex enfonce la pédale d’accélérateur. Par chance, les avenues sont mortellement désertes et ils peuvent s’enfuir sans encombre parmi les décombres."

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