dimanche 12 juin 2011

Bonjour amis, camarades, mes frères de combat... Le voyageur (Michel a disparu) suivi de l'épisode 2 : le voyageur, la rivière des morts, sont parus chez Edilivre.


Ils sont disponibles chez toutes les librairies en ligne (Alapage, Rue du comemrce, chapitre.com, etc).



Bon, voici une photo datanat de l'époque où j'étais justement un voyageur... Cela fait 20 ans au moins. Reste l'idée du voyage à défaut du voyage lui-même.




Extrait, gratuit :




Le philosophe intrigué nous offre un café chaud, dans un bistrot qu'il croit populaire, métro Convention. Il veut en savoir plus. En réalité, il pense que nous sommes plus dingues que n'importe quel dingue jamais rencontré au métro Convention. Et dieu sait que ce coin fut fertile en dinguerie ! Nous le passionnons car il compte narrer nos aventures à son école. Alors, bien que détestant toute forme de justification et d'explication, puisque mon action est légitime est qu'elle n'est pas à étalonner ni à échantillonner chez un philosophe dont probablement le but secret est de reproduire le schéma bourgeois du monde, je me lance dans la narration de notre combat sacré pour Michel Georges, contre Gordon Diaz et sa bande. Á la fin du récit, il n'a même pas touché à sa tasse de café ; il reste tout ébaudi.


- Dans ce cas, glisse-t-il, je ne vous recommande pas l'asile de nuit, mais plutôt l'ambassade de Bohème.





- Comment cela ?





- La Bohème a obtenu son ambassade à Paris, voici une semaine. Vous ne lisez pas les journaux ?





- Non.





- Pour un enquêteur, c'est étrange.





Gustave me regarde. Nous comprenons que le petit Michel utilisé par Gordon et tous les Bohémiens vient probablement de réaliser son premier coup d'éclat : l'obtention d'une ambassade... Comment a-t-il fait ? Le gosse a-t-il capturé un ministre ?





- Messieurs ! s'esclaffe le philosophe, on ne crée pas une ambassade de cette façon ! Il faut un accord entre notre pays et le pays désireux d'être représenté chez nous !





- Monsieur le philosophe, faites des recherches et je suis certain que vous verrez que le Ministre des Affaires Étrangères a disparu pendant quelques jours, même si cette information fut partiellement étouffée et renvoyée à la dernière page de vos fameux journaux.





Ce n'est tout de même pas un philosophe qui va nous apprendre à comprendre les agissements des Bohémiens en général et de Diaz en particulier ! Puis, balbutiant, le professeur avoue que la création de cette ambassade a beaucoup surpris puisque la Bohème n'est pas une nation indépendante, pas encore, même si l'Europe est appelée à se morceler, et qu'il existe une certaine confusion afin de déterminer avec certitude si la Bohème en question est cette région de l'Europe orientale, la dénomination générique des tribus nomades, ou l'appellation des adeptes de Puccini, Aznavour et Henri Murger.





mardi 7 juin 2011

EXTRAIT LE VOYAGEUR 2

Amis, cette nouvelle ! Parution des deux livres jumeaux :





LE VOYAGEUR / MICHEL A DISPARU



LE VOYAGEUR / épisode 2 : LA RIVIERE DES MORTS





EDILIVRE





Disponibles sur le site de l'éditeur, mais aussi dans les librairies en ligne : WOBOOK, ALAPAGE, CHAPITRE.COM, etc.





Allez, un extrait, gratos !





Derrière notre guide, nous traversons tout le village où la longue avenue de sable tassé sépare des tôles entassées. On nous espionne de côté, sans mot dire, à travers des yeux ronds comme des ventres en ballon.



- Je crois que nous sommes au Mali, dis-je péremptoire. En tout cas, nous ne sommes plus en R.T.S, sinon le Grand Crabe nous aurait récupéré sans difficulté.



- Au Mali ?



Dans mon idée, il s'agit d'un terme générique. Mali, Mali... je vois des forteresses dans le Sahara éprouvé, des enfants sortis des dunes et des moutons vacillants sur les herbes toutes cramées.



- Patron, nous touchons au but... Vous aviez raison, une fois de plus.



- Je ne suis pas si optimiste, tranche Ory.



Je n'ai jamais commenté mes missions avant qu'elles ne s'achevassent sinon les vains débats sembleraient des crevasses. Mon papa disait « à la fin du bal, on paye l'orchestre » et c'était ainsi un chapelet d'expressions appelées « lieux communs » par les savants mais qui derrière les moqueries témoignaient de son goût de la chose véritable, estampillée par l'expérience des hommes de méchante condition. Toutes ces pensées cheminent tandis que nous marchons derrière notre petit bonhomme de guide. Enfin, nous sortons des limites du village. Le soleil danse la gigue. La route devient torride aux pieds. Nos estomacs donneraient un empire pour une figue et nos yeux cherchent la caserne tant espérée. Soudain, le gosse arrête sa course qui est une espèce de sérénade d'os souples et, de son bras immensément long, il désigne à l'horizon une forme étrange, marron pourrie.



- Caserne Légion, chante-t-il en tendant sa main. Là, biftons biftecks, tout de suite.



Nous sommes dubitatifs. Où est le drapeau de la Légion ? Nous pouvons concevoir que la caserne soit dressée à l'extérieur du village, insérée dans la dune comme un anneau dans un nombril, mais nous ne cherchons pas des curiosités touristiques, des ruines à visiter. Que ce gosse ne se paye pas notre poire ! Il veut être payé. Je le comprends, d'une certaine manière : on accomplit sa mission, on prend son argent et on disparaît. Je n'ai pas d'autre philosophie. On partage cette vision du monde, avec le gamin. Mais la condition majeure, c'est de réussir et surtout de ne pas mentir, sinon on est juste un escroc, un petit voleur.



- Payez le gosse et allons voir, décrète Ory.



- C'est vous la commanditaire.



- Faites ce que je vous dis.