mardi 7 juin 2011

EXTRAIT LE VOYAGEUR 2

Amis, cette nouvelle ! Parution des deux livres jumeaux :





LE VOYAGEUR / MICHEL A DISPARU



LE VOYAGEUR / épisode 2 : LA RIVIERE DES MORTS





EDILIVRE





Disponibles sur le site de l'éditeur, mais aussi dans les librairies en ligne : WOBOOK, ALAPAGE, CHAPITRE.COM, etc.





Allez, un extrait, gratos !





Derrière notre guide, nous traversons tout le village où la longue avenue de sable tassé sépare des tôles entassées. On nous espionne de côté, sans mot dire, à travers des yeux ronds comme des ventres en ballon.



- Je crois que nous sommes au Mali, dis-je péremptoire. En tout cas, nous ne sommes plus en R.T.S, sinon le Grand Crabe nous aurait récupéré sans difficulté.



- Au Mali ?



Dans mon idée, il s'agit d'un terme générique. Mali, Mali... je vois des forteresses dans le Sahara éprouvé, des enfants sortis des dunes et des moutons vacillants sur les herbes toutes cramées.



- Patron, nous touchons au but... Vous aviez raison, une fois de plus.



- Je ne suis pas si optimiste, tranche Ory.



Je n'ai jamais commenté mes missions avant qu'elles ne s'achevassent sinon les vains débats sembleraient des crevasses. Mon papa disait « à la fin du bal, on paye l'orchestre » et c'était ainsi un chapelet d'expressions appelées « lieux communs » par les savants mais qui derrière les moqueries témoignaient de son goût de la chose véritable, estampillée par l'expérience des hommes de méchante condition. Toutes ces pensées cheminent tandis que nous marchons derrière notre petit bonhomme de guide. Enfin, nous sortons des limites du village. Le soleil danse la gigue. La route devient torride aux pieds. Nos estomacs donneraient un empire pour une figue et nos yeux cherchent la caserne tant espérée. Soudain, le gosse arrête sa course qui est une espèce de sérénade d'os souples et, de son bras immensément long, il désigne à l'horizon une forme étrange, marron pourrie.



- Caserne Légion, chante-t-il en tendant sa main. Là, biftons biftecks, tout de suite.



Nous sommes dubitatifs. Où est le drapeau de la Légion ? Nous pouvons concevoir que la caserne soit dressée à l'extérieur du village, insérée dans la dune comme un anneau dans un nombril, mais nous ne cherchons pas des curiosités touristiques, des ruines à visiter. Que ce gosse ne se paye pas notre poire ! Il veut être payé. Je le comprends, d'une certaine manière : on accomplit sa mission, on prend son argent et on disparaît. Je n'ai pas d'autre philosophie. On partage cette vision du monde, avec le gamin. Mais la condition majeure, c'est de réussir et surtout de ne pas mentir, sinon on est juste un escroc, un petit voleur.



- Payez le gosse et allons voir, décrète Ory.



- C'est vous la commanditaire.



- Faites ce que je vous dis.



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