mercredi 30 novembre 2011

Voyage N°11, extrait

Veinards ! Un nouvel extrait du Voyageur, épisode 2, La Rivière des morts.


Rappel : disponible chez Edlivre et les bonnes librairies en ligne.



Je n'aurai pour tout dire


Ecrit sur mon chemin


Que mon incertitude


la buée qui recouvrait la vitre


Et peut-être la vitre


Mais jamais la fenêtre


Et jamais le chemin



Paul Vincensini



Pour tout dire



Tout de suite, je remarque tous les arbres rouges caché derrière le premier baobab. Nul doute que nous venons de pénétrer en République Terra Sanguina.


- Patron, en est-on si sûr ?


- Les arbres ont des reflets rouges, et des feuilles de larmes sèches. C'est caractéristique. Tu peux me croire.


Le vrai voyageur doit intégrer la botanique et la géologie dans sa réflexion générale, combien même il a été et reste le plus nul des scientifiques. Le minimum est de noter la couleur des choses afin de savoir sans quel pays nous sommes. Nous parlons beaucoup, ce qui nous permet d'oublier à quel point nous avons maintenant faim et soif. De fait, la savane s'éclipse définitivement ; le petit chemin se rétrécit. La végétation tropicale nous enserre à chaque mètre parcouru, à chaque pas un peu plus. Et la gorge nous serre, entre la peur et l'excitation, car ce pays est en guerre.


- En guerre contre qui ? Nous ne sommes pas concernés !


- En guerre contre lui-même et, dans ce cas, nous sommes tous concernés.


Je ne crois pas si bien dire. Ici, la guerre civile perdure depuis des décennies, depuis que les anciens colons ont fui en laissant tout pourrir. Et ça ne s'arrange pas.



mercredi 16 novembre 2011

Ce que j'aimerais, c'est qu'une lectrice (ou future lectrice) accepte de poser ici, avec un extrait du roman Le voyageur, ilustré par cette photo. Lectrice, future lectrice, ci-dessous un extrait de La Mistoufle pour vous enccourager à vous porter candidate.



"Elle comprendra sûrement que gagner vraiment, pour moi, ça veut dire vivre ensemble. Ce serait notre victoire de la Gauche à nous. Ce genre de mirage, j’en suis coutumier. À cette époque, par exemple, je crois utile de noircir du papier. Je peins l’Afrique dans un roman furieux. Elle, les copains, tout le monde sait que les heures gâchées chez moi, dans l’ancienne soute à charbon devenu bureau à hauteur des pieds des passants, sont vouées à l’échec. Personne n’ose le formuler clairement. Mais, le 10 mai au soir, qui parle d’échec ? Oh ! le ciel parle d’échec ! Ce soir, il ne cesse de flotter, à minces giclées ou grosses flèches empoisonnées, ça tombe radicalement. Poser nue, vivre ensemble, séduire un éditeur, changer la vie avec la Gauche, ça tombe drôlement".



Extrait La Mistoufle


Eric Lebreton


Edilivre 2008